Mon ticket perso – 2

30 Jan 2021 | Articles et médias

Comme je l’avais partagé la première fois, je me laisse allé à l’écriture intuitive, celle où les mots viennent car ils souhaitent sortir de là où ils sont. C’est le type d’écriture sans contrôle, celle qui jouit de liberté. Et pour cet article, je souhaite parler de cette amour pour l’humain qui m’habite, celle qui m’accompagne depuis si longtemps, depuis ma naissance je crois.

Mon métier de coach en développement personnel est pour moi une véritable source de jouvence, une nourriture de l’esprit qui m’anime et me permet de garder des pensées vives et fertiles. J’aime cette zone où le confort n’est plus, celle où il n’y a d’autres choix que de concentrer ses pensées sur la personne que l’on accompagne. La complexité de cerner la problématique de l’autre en tentant tant que possible de laisser son propre vécu de côté. Aimer l’humain comme il se présente, saisir sa problématique en ayant revêtu les lunettes de son coaché.

Aimé l’humain c’est comprendre que l’individu n’est pas son comportement. C’est peut-être cette compréhension qui me permet d’avoir tant de tolérance et une capacité à pardonner facilement. J’accorde de l’importance à cela. Il y a tellement d’événements, de vécus, d’expériences qui influencent nos comportements, nos agissements, nos réactions. Il serait utopique d’attendre de quelqu’un que son comportement soit toujours adéquat. Par contre, il est réaliste de penser que l’intention derrière tout agissement est positive. Tout ce qu’il faut arriver à faire, qui en fait n’est pas si facile, c’est de comprendre ce que la personne cherche à satisfaire.

Il n’est d’individu qui cherche volontairement à faire du mal, ce à moins qu’il ne souffre de troubles mentaux. Dans quel cas, l’amour de l’humain doit servir à les aider à se soigner. Mais dans le cas où l’état psychique de la personne est libre de grands troubles, alors il ne reste plus qu’à trouver chez elle la fonction de son comportement. Je suis souvent interpelé par la virulence verbale et l’impression de supériorité dont certains font preuve lorsqu’ils s’expriment à un serveur de restaurant ou face à un employé en caisse. Est-ce vraiment que la personne se sente supérieure à celle qui la sert au point qu’elle puisse lui parler avec mépris ? J’ai plutôt l’impression que celle qui s’exprime mal à ce comportement car elle se sent éventuellement non respectée (attente trop longue, qualité insatisfaisante alors qu’elle paie pour cela) et qu’elle n’a pas eu la chance de recevoir une éducation où il est possible d’exprimer son désaccord face à l’irrespect de manière respectueuse. D’ailleurs, pour beaucoup, la colère est la première émotion qui se déclenche lorsque notre sphère de respect est « violée ». Et lorsque la colère monte, il devient difficile de maintenir un comportement adéquat. Cela fait-il de son auteur une personne fondamentalement mauvaise ? Certainement pas.

Si j’ai toujours intuitivement compris cela depuis mon plus jeune âge, mes expériences sociales, le développement personnel et mes formations en lien avec la psychologie m’ont permis d’amener cette compréhension à un niveau de conscience élevé. Est-ce cela qui fait que j’aime autant l’Être-Humain ou est-ce cette amour en l’Être-Humain qui m’a permis de faire l’acquisition de cette compréhension ?

Dans tous les cas, quelle émotion de voir face à soi un homme dur et d’apparence fermé se confier et exprimer sa déception à ne pas trouver la capacité à dire qu’il a tort, à montrer sa sensibilité. Car certains se sont construits de véritables forteresses, bien malgré eux. Mais au fond, l’expression est là pour nous le rappeler : « un dur au cœur tendre ». Ce qui est le cas de tous les « durs » ! La seule chose qui change de l’un à l’autre, c’est l’épaisseur de crasse qu’il faudra gratter pour atteindre cette tendresse. Et que dire d’une femme que l’on voit se redresser et quitter son attitude aigrie en prenant conscience qu’elle ne se comporte ainsi que parce que cela répond à des expériences douloureuses. Et au fond, elle aimerait pouvoir aimer sans crainte et se montrer joviales. Déconstruire certaines de ces croyances qui l’empêche de vivre pleinement sa vie, et prendre le risque que la prochaine expérience soit positive.

Accompagner des personnes c’est un privilège, un cadeau. C’est une incroyable nourriture pour moi. Et recevoir la confiance d’une personne qui vient me trouver car elle a des doutes sur elle-même est d’une puissance phénoménale, un présent qui me fait aimer encore plus l’humain pour ce qu’il est, dans l’état dans lequel il se trouve, m’offrant à chaque occasion l’opportunité d’ancrer encore un peu plus fortement cette croyance que chaque individu est bon, l’exprimant chacun à sa manière.